mercredi 25 mars 2015

70 ans de profession pour notre sœur Yves


Comment rendrais-je au seigneur tout le bien qu'il m'a fait." ps 115
Je voudrais célébrer sa grandeur et son amour pour tant d'années et de fidélité entre le Seigneur et Sr Yves sur ce beau chemin au Carmel Saint Joseph.
Notre chère Sr Yves a fêté ses 70 ans de profession entouré par sa Communauté et ami(e)s de toutes générations !
La journée a commencé par une belle célébration présidée par le Père Firmin - Père de Betharram- où s'étaient réunis la communauté et ami(e)s. Ce fût une Messe très recueillie, simple et priante, suivie par un verre de l'amitié: temps fort et beau!
Ensuite nous nous sommes dirigés vers une belle table bien décorée de toutes couleurs. On pouvait découvrir la joie et l'étonnement de certaines, qui pour la première fois partageaient le repas avec des sœurs.
Elles étaient frappées par l'ouverture et l'accueil de celle-ci.


Eh oui! c'est ainsi que je définirais l'esprit du Carmel Saint Joseph: "joie et simplicité...!!!
Après ce repas " de viandes succulentes et de vins capiteux" Is 25,6 une détente nous attendait au parloir. 
Un montage fait par Lina, parcourant la vie et les activités de Sr Yves pendant 70 et plus de vie religieuse!!!
Sr Yves devait reconnaître toutes les personnes et nommer chacune.
Eh bien ! la surprise n'a pas tardé... comme Sr Yves est une mémoire vivante .. elle a reconnu toutes les personnes. Ce qui nous fit rire aux éclats.





Magnifique est la Seigneur. Tout mon cœur pour chanter Dieu. Magnifique est la seigneur. Alléluia!
Avec vous dans l'action de grâce pour Sr Yves avec ses 91 ans.
" Que la paix règne dans tes murs Jérusalem et le bonheur dans tes palais"

"Action de grâce et Hospitalité"

 Célébration d’action de grâce et d’hospitalité
Carmel saint Joseph – Josefa



         Discours de sœur Anne-Marie         Prieure générale du Carmel Saint Joseph 

Avec vous, ce soir, il nous est bon, de "se souvenir des merveilles du Seigneur pour nous"(Ps 104, 5a ), dans ce lieu habité du souffle de l’Esprit et de l’histoire du Carmel.
Il y a 60 ans le Carmel Saint Joseph recevait ici la mission d’accueillir un grand nombre de jeunes étudiantes ou jeunes professionnelles pour les accompagner sur leur chemin d’humanité. Une mission qui, durant de longues années, a gardé la communauté dans un dynamisme évangélique de l’accueil et de la diversité, de la fraternité et de l’amour réciproque.
Mais les temps changent, évoluent... et cette mission ne correspondait plus à un besoin.
La communauté a dû se rendre attentive aux appels, aux besoins des hommes de notre temps, tout en cherchant à vivre la dimension prophétique de notre vocation de Carmélites de Saint Joseph.
Or le prophète reçoit de Dieu la capacité de scruter l’histoire dans laquelle il vit, de lire les événements ; il est comme une sentinelle qui veille durant la nuit et sait quand arrive l’aurore... (Is 21, 11-12) Il n’a pas d’autres intérêts que ceux de Dieu et donc des hommes. Il se tient habituellement du côté des pauvres et des sans défenses, des démunis ou des exclus, parce que Dieu est de leur côté.
C’est bien cet appel prophétique qui a conduit le Carmel Saint Joseph à faire aujourd’hui le choix d’un  partenariat avec la Fondation Josefa, grâce à la rencontre, aux échanges et aux liens d’amitié qui se sont tissés avec Gilbert et Annabelle. Et je tiens ce soir à leur manifester ma profonde reconnaissance pour ce chemin de confiance !
L’appel du Pape François aux consacrés vient confirmer ce choix :
« ...Sortir de soi-même, nous dit-il, pour aller aux périphéries existentielles. J’attends de vous, précise-t-il, des gestes concrets d’accueil de réfugiés, de proximité aux pauvres... une adaptation de vos œuvres aux besoins nouveaux.
Car c’est seulement dans cette attention aux besoins du monde et dans la docilité aux impulsions de l’Esprit que notre temps se transforme en un authentique kaïros, c'est-à-dire un temps de Dieu riche de grâces et de transformations. (Lettre apostolique du Pape François à tous les consacrés à l’occasion de l’année de la vie consacrée.)»
Que ce lieu devienne aujourd’hui la Maison Josefa est pour le Carmel Saint Joseph une joie et je dirais même une grâce ; car nous le croyons :
« voici que la vigne sera donnée à Celui qui en fera porter du fruit » ; c’est aujourd’hui toute notre confiance et notre espérance !

Sœur Anne Marie
Carmel Saint Joseph, 6 mars 2015





   Discours de Gilbert Granjon,

co-fondateur et administrateur délégué,co-fondateur et administrateur délégué,

Migration et hospitalité

“J’étais un étranger et vous m’avez accueilli… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ”. Mt 25, 35-36.40.
En cette belle et lumineuse chapelle du Carmel Saint-Joseph, ce soir, qui, plus que Joseph, pouvait nous partager le visage, le regard, de la migration, de nos migrations, cœur de notre histoire humaine ?
Qui, mieux que notre humanité, en sa marche, peut révéler les douleurs et les joies de notre enfantement à une terre éternelle de Paix ?
Qui, mieux que chacun d’entre nous, peut, en son for intérieur, pour soi, pour nous, communauté, pour le monde, pour l’Église, parler de sa migration, qu’elle soit libre ou forcée ?
A cet endroit, Il me semble juste de faire mémoire de celles et de ceux qui ont souffert ou souffrent aujourd’hui d’une migration forcée.
Que dire donc de l’histoire de Joseph, après ce que Monseigneur Jean Kockerols nous en a partagé ? Que guerre et paix habitent notre part d’humanité, humaine trop humaine, que terre d’exil et terre d’hospitalité ne font qu’une, une seule terre dont nous avons la charge de préserver le présent et l’avenir, pour ses hôtes de demain.
Cela étant, pourquoi donc les Carmélites de Saint-Joseph et la Fondation Josefa se sont-elles retrouvées autour de Joseph ?
Et bien sans doute, pour vivre plus en profondeur le Mystère de l’hospitalité ! Cette hospitalité qui nous fait nous rencontrer, de par le monde, et, ce soir, autour de Celui qui nous appelle à Le suivre, à nous mettre en marche ; afin de construire une juste Fraternité, sur les pas d’Abraham, hôte par excellence (Josefa se veut ouverte à tous et toutes, en chemin, culturel ou confessionnel).
Carmel Saint Joseph (une attention aux Thérèse, celle d’Avila et celle de Bruxelles) et Fondation Josefa (une attention à Annabelle et à ses administrateurs, et à son équipe) se tournent vers vous ; puissions-nous, ensemble, faire en sorte que la Maison Josefa ne perde pas la mémoire de sa migration, et de la présence en sa fondation, de son Roc, de Celui que nous célébrons ce soir, par son Eucharistie, Celui qui demeure, pour nous, en son unicité, la Pierre d’angle.
Notre prière, quelle est-elle ? Produire du fruit, ensemble, avec celles et ceux qui nous rejoignent, rejoindront au coeur de la Maison Josefa et que nous soyons ensemble, fidèles à notre humanité hospitalière, tantôt accueillie, tantôt accueillante ; fidèles à notre humanité, en « étrangers et pèlerins sur la terre » (Hb 11, 13), « n’ayant pas ici-bas de cité permanente » (Hb 13, 14), « notre cité se trouvant dans les cieux » (Ph 3, 20).
Josefa, c’est accueillir la richesse de nos vulnérabilités ; c’est, en ce temps de Carême, accueillir nos conversions du regard, sur autrui, sur nous même, et renouveler ainsi notre regard, mon regard, sur celui qui, étranger, s’en vient m’offrir l’exercice de l’hospitalité.
Alors, selon nos prières, ensemble, en saluant le Carmel Saint Joseph, par sa Prieure générale, Anne-Marie, par ses communautés, ici et ailleurs, par sa Prieure, Josiane, à Bruxelles, (en vous souhaitant une paisible migration vers votre nouvelle demeure), en présence de vous, Monseigneur Jean (que nous avions du reste rencontré lors des premiers pas de Josefa, en 2012), avec vous tous, nous nous confions particulièrement à Saint Joseph, afin que le sarment Josefa puisse offrir hospitalité et paix, pain et vin en abondance, à nous tous migrants.
" N’oubliez pas l’hospitalité car, grâce à elle, certains sans le savoir ont accueilli des anges." Hb 13,2

Prière universelle:

En communion avec nos sœurs absentes, Thérèse, Isabelle et Moniek, (ainsi que notre sœur Renée), Seigneur nous te rendons grâce, pour toutes les personnes, qui au fil de ces 60 années, ont habité cette maison à demeure ou en passant et avec lesquelles nous avons parcouru un bout de chemin :
-          Les étudiantes et les jeunes travailleuses
-          La communauté de l’Emmanuel
-          La communauté des spiritains
-          La mission catholique italienne
-          La communauté byzantine
-          L’union des religieuses de Belgique
-          Le mouvement marial
-          Les étudiantes de Lumen vitae
-          Diverses locataires
-          Des personnes en quête d’un lieu de retraite
-          La fraternité carmélitaine
-          Le groupe Osée
-          Ceux et celles qui nous ont rejointes lors des nuits de prière pour les vocations et « d’une année à l’autre dans la prière »
-          Le comité de quartier
-          Les ouvriers et artisans des différents corps de métier qui ont travaillé dans cette maison
-          Nos familles, nos amis
Et chacune des sœurs, Carmélites de St Joseph qui se sont succédées pour faire communauté à Bruxelles.
Envoie Seigneur, sur chacune, sur chacun, ta bénédiction.



Seigneur, nous te rendons grâce pour les chemins croisés du Carmel Saint Joseph et la Fondation Josefa, chemins d’hier et de demain que nous voulons ouverts au souffle de ton Esprit.
Nous Te rendons grâce de nous avoir réunis à Ta suite, au cœur de la mission Josefa.
Que nos libertés assemblées s’offrent à la construction de Ton Royaume.

 L'Église, avec d'autres institutions, invite à se rappeler que la migration est avant tout humaine ; qu'elle soit libre ou contrainte, elle concerne, un homme, une femme, un enfant, une famille, une communauté, religieuse ou non, bref un visage, un regard.
Seigneur, ravive en nous ton amour de Père, source de fraternité vraie, à l’égard de tout homme. 
Refrain : Que tes œuvres…

Suite en images ...




 






























dimanche 22 mars 2015

Visite du bâton-relique de Sainte Thérèse d'Avila à Isfiya

"Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Son bâton me guide et me rassure." Ps 22

Isfiya : lieu des tempêtes
Les tempêtes de neige, de sable, de pluie et de vent ont soufflé sur ce joli village d'Isfiya cet hiver! Mais c'est un vent de "défi" qui est venu l'animer ce lundi 23 Février avec la visite surprise du bâton de lumière de Notre Mère Ste Thérèse".

En effet, le chemin de lumière du bâton de Thérèse est arrivé en Terre Sainte le 19 février (jusqu'au 24 du mois) pour un pèlerinage à la rencontre de Celui qu'elle avait pris pour guide et ami toute sa vie.
Quel est ce chemin de lumière?
"En cette année du V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse  1515-2015, « Camino de luz », "Chemin de Lumière" est un hommage, à la sainte carmélite contemplative et voyageuse sur les routes d’Espagne pour ses nombreuses fondations. C’est aussi un hommage à l’auteur du ‘Chemin de Perfection’ ouvrage fondamental pour tracer un itinéraire par l’oraison vers l’union à Dieu.
  Le bâton de la Sainte, dans un beau et simple reliquaire accomplit ainsi un pèlerinage dans 30 pays sur les cinq continents. Ce pèlerinage est parti d’Avila le 15 octobre 2014 et y reviendra le 18 mars 2015...
Le bâton de sainte Thérèse est une relique symbolique : elle nous invite à pérégriner avec Thérèse, à suivre le Chemin qui est le Christ, à marcher dans la Lumière qui est le Christ."
Nous pouvions imaginer Thérèse de Jésus appuyée sur son bâton, comme il y a 500 ans, parcourir les routes de ce pays pour rendre visite à ses petits colombiers: Bethléem, Jérusalem, Nazareth, Haïfa, Tibériade et Muhraka dans cette splendide chaîne du Mont Carmel. Une visite aux sources : "Pour l'amour de notre Seigneur ... gardez les yeux fixés sur nos origines, la race de ces saints prophètes ..." (Fondations.29 §32-33). Dans notre Règle de vie nous lisons : "La volonté de notre Mère fondatrice est formelle : "Nous sommes de l'ordre, nous voulons être de l'Ordre...", signifiant notre enracinement dans la terre du Carmel, notre part au charisme de la Vierge du Mont Carmel ". 



Cet itinéraire si bien organisé me fait penser aux voyages du pape François, quand parfois un vent de liberté l'invite à se faire proche de son peuple.Thérèse comme animée par ce souffle d'audace et de défi puisé au contact de la montagne d'Elie, a voulu elle aussi quitter les sentiers (si bien planifiés) ... C'est grâce  à l'intercession de sœur Maïra et de sa communauté de Haïfa que notre Sainte a pu rejoindre ce petit village d'Isfiya où l'attendaient ses sœurs carmélites de Saint Joseph,.  "Nous sommes du Carmel Saint Joseph. Protecteur de l'Ordre, Saint Joseph l'est de notre Congrégation à un titre tout spécial. " (R.V III, 37) Nous savons l'amour et la dévotion que Thérèse portaient pour Saint Joseph.

Comme Thérèse reste une femme moderne, sautant 500 ans pour rejoindre notre monde en feu, comme elle le disait à son époque, c'est par les réseaux sociaux que nous avons averti chacun,  chacune, pour lui annoncer cette visite inattendue! Et le bâton-relique de Sainte Thérèse arriva chez nous de nuit. Non pour se cacher mais comme son maître sur la route d’Emmaüs, après une longue journée de marche. 









 Elle était accompagnée par nos frères carmes de Stella Maris et Muhraka et les trois pèlerins espagnols du Chemin de lumière.




Notre communauté a été heureuse de l'accueillir dans notre chapelle pour un temps de rencontre avec notre sœur Ives qui ne pouvait se joindre à nous pour la célébration.

Vers 18h, nous sommes re-partis en procession jusqu'à l'Eglise Saint Charbel où nous attendait Abouna Afif, curé de la paroisse maronite, et les deux communautés chrétiennes de notre village. Un accueil chaleureux, fervent et simple fut réservé au bâton-relique de Sainte Thérèse par une assemblée venue nombreuse (plus de 250 personnes). Nous pouvions deviner le sourire de Sainte Thérèse dans sa rencontre avec Saint Charbel. Ne sont-ils pas tous les deux d'un pays du soleil et des paysages de pierres!
Ce soir-là nous avons profondément ressenties combien nous étions heureuses de vivre dans ce village et touchées des liens et gestes d'amitiés reçus par tous.

La célébration autour du père Patrice malgache, du père Afif et des pères carmes de tous les continents : Mexique, Madagascar, Inde, Europe, a été simple et priante. 
Les chants en français étaient animés par père Gérard et la communauté, et en arabe par la petite chorale de la paroisse maronite. 
Comme aucun des pères carmes ne parlait arabe, le père Patrice demanda à l'improviste à Lina de présenter l'histoire du bâton et de parler de Sainte Thérèse. Après cette prière d'actions de grâces et de louanges, un autre partage fraternel nous réunissait autour du verre de l'amitié préparé par des amis de la paroisse maronite.
Et puis, il a fallu reprendre la route vers Haïfa avec des au-revoirs émus, pleins de joie et de reconnaissance envers tous ceux qui ont permis ces instants inoubliables pour notre communauté des carmélites d'Isfiya.
Le lendemain soir, la communauté a rejoint nos sœurs carmélites de Haïfa pour une veillée de prière autour du bâton  de lumière et en méditant l’Évangile de la Samaritaine.
            "Oh! si souvent je songe à cette eau vive dont le Seigneur parlait à la Samaritaine."
L'accueil chaleureux, ouvert de nos soeurs a été un moment de joie ( comme les aimaitThérèse) pour clore ce temps fort vécu ensemble.
Nada te turbe, nada te espante; quien a Dios tiene nada le falta.  Nada te turbe, nada te espante. Solo Dios basta.