Mariam Baouardy
1846 Ibellin
(Galilée) -1878 (Carmel de Bethléem)
En ce 7e dimanche de
Pâques, dans l’attente de l’Esprit de Pentecôte, l’Eglise nous invite à nous
réjouir et à rendre grâce pour deux figures de femmes arabes de Palestine, qui
nous sont données comme témoins du Christ Vivant, à l’œuvre par son Esprit de
sainteté. « Le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon
nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai
dit. » Jn 14,26.
Sr Marie de Jésus crucifié,
carmélite, et sr Marie- Alphonsine Ghattas, née à Jérusalem le 4/10/1843, décédée
à Ain Karem (le lieu de la Visitation) le 25/03/1927, fondatrice de la
Congrégation du Rosaire à Jérusalem, implantée dans tous les pays arabes du
Moyen-Orient, au service de l’éducation de la femme.
Mariam Baouardy est née le 5/01/1846 dans un
village de Galilée, Ibellin, à mi-distance entre Nazareth et Haïfa, au pied de
la chaîne du Mont Carmel. Palestinienne, d’une famille originaire de Liban et Syrie,
elle connut une existence brève et intense, avec des expériences marquantes
d’une femme arabe de l’époque. Très tôt orpheline, séparée de son seul frère,
elle est élevée chez un oncle à Alexandrie. A 13 ans, elle refuse un mariage
imposé et échappe à la mort. Le merveilleux fait alors irruption dans sa vie
avec les soins et la guérison miraculeuse faite par une jeune femme, que Mariam
identifiera à la Vierge Marie. Elle se déplace alors de ville en ville
Alexandrie, Jérusalem, Beyrouth, Marseille employée comme servante, de
préférence dans les familles pauvres.
A Marseille, elle entre à 19 ans
chez les sœurs de st Joseph de l’Apparition qu’elle quitte deux ans après pour
entrer au Carmel de Pau. Elle y reçoit le nom de sr Marie de Jésus Crucifié.
Illettrée, elle insiste pour être sœur converse et se trouve comblée de grâces
extraordinaires très précoces : stigmates, prophétie, extases…Elle a une
perception très forte de son néant devant Dieu et s’appelle « le petit
rien ». Après 3 ans au Carmel de Pau en 1870, elle part avec un petit
groupe fonder le premier carmel en Inde à Mangalore. Trois sœurs mourront
durant la traversée. Le carmel est fondé et Mariam y prend une part active mais
l’incompréhension de son entourage la renvoie au carmel de Pau. Là, elle
retrouve avec joie sa vie de sœur converse. Au cours d’extases, elle improvise
des poésies où la création chante son
Créateur et s’exprime en paraboles toute orientales.
« Tout le monde dort. Et Dieu si rempli de bonté, si grand, si digne de
louanges, on l’oublie ! Personne ne pense à lui ! Vois, la nature le
loue ; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue ;
et l’homme, qui connaît ses bienfaits, qui devrait le louer, il dort !
Allons, allons réveiller l’univers ! »
Elle commence à parler de la
fondation d’un Carmel à Bethléem, rencontre une bienfaitrice Berthe Dartigaux
ainsi qu’un prêtre de la congrégation de Bétharram. Arrivée en Terre Sainte
avec un petit groupe, elle travaille « plongée dans le sable et la
chaux » à la fondation du Carmel de Bethléem qui aura lieu le 21 nov.1876.
Elle se rend à Nazareth pour la fondation d’un carmel en 1878. Au cours de ce
voyage lui est révélé le lieu d’Emmaüs. De retour à Bethléem, elle se remet au
travail avec la surveillance des travaux. Elle fait une chute en portant à
boire aux ouvriers. Atteinte de gangrène sur une fracture du bras, elle meurt
en quelques jours le 26 août 1878 à 32 ans.
« En elle, tout nous parle de Jésus. » Jean- Paul II, 14
nov.1983.
Tout en elle parle à partir de
l’Orient et dans l’esprit de l’Orient. Aujourd’hui, elle nous est donnée comme
témoin universel, habité par l’Esprit du Ressuscité. « Temple de Dieu
habité par l’Esprit de Dieu. » 1 Co 3,16. Joie et don de soi dans
l’humilité de sa vie de carmélite cachée dans le Christ. Col 3,3
La clé d’entrée de son jardin
intérieur est la remise de sa vie à l’action de l’Esprit Saint. Elle s’y est
livrée avec une simplicité d’enfant. En cela, la vie de Mariam est un pont
entre les deux poumons de l’Eglise, Orient et Occident, les invitant à la
communion. Aujourd’hui, sous le poids des persécutions, des menaces, des
violences inouïes au Moyen-Orient, grâce à Mariam se lève une espérance pour
les chrétiens de cette région.
« Je suis allée demander au ciel : « Où est
Jésus ? » et j’ai posé la même question à la terre, à la mer, aux
arbres, aux plantes, aux animaux. Toutes les créatures m’ont fait la même
réponse : « Il est dans un cœur droit et humilié. »
Sr Marie-Hélène, Isfiya le 17 mai 2015
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