Isfiya : lieu des tempêtes
Les tempêtes de neige, de sable, de pluie et de vent ont soufflé sur ce joli village d'Isfiya cet hiver! Mais c'est un vent de "défi" qui est venu l'animer ce lundi 23 Février avec la visite surprise du bâton de lumière de Notre Mère Ste Thérèse".
En effet, le chemin de lumière du bâton de Thérèse est arrivé en Terre Sainte le 19 février (jusqu'au 24 du mois) pour un pèlerinage à la rencontre de Celui qu'elle avait pris pour guide et ami toute sa vie.
Quel est ce chemin de lumière?
"En cette année du V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse 1515-2015, « Camino de luz », "Chemin de Lumière" est un hommage, à la sainte carmélite contemplative et voyageuse sur les routes d’Espagne pour ses nombreuses fondations. C’est aussi un hommage à l’auteur du ‘Chemin de Perfection’ ouvrage fondamental pour tracer un itinéraire par l’oraison vers l’union à Dieu.
Le bâton de la Sainte, dans un beau et simple reliquaire accomplit ainsi un pèlerinage dans 30 pays sur les cinq continents. Ce pèlerinage est parti d’Avila le 15 octobre 2014 et y reviendra le 18 mars 2015...
Le bâton de sainte Thérèse est une relique symbolique : elle nous invite à pérégriner avec Thérèse, à suivre le Chemin qui est le Christ, à marcher dans la Lumière qui est le Christ."
Nous pouvions imaginer Thérèse de Jésus appuyée sur son bâton, comme il y a 500 ans, parcourir les routes de ce pays pour rendre visite à ses petits colombiers: Bethléem, Jérusalem, Nazareth, Haïfa, Tibériade et Muhraka dans cette splendide chaîne du Mont Carmel. Une visite aux sources : "Pour l'amour de notre Seigneur ... gardez les yeux fixés sur nos origines, la race de ces saints prophètes ..." (Fondations.29 §32-33). Dans notre Règle de vie nous lisons : "La volonté de notre Mère fondatrice est formelle : "Nous sommes de l'ordre, nous voulons être de l'Ordre...", signifiant notre enracinement dans la terre du Carmel, notre part au charisme de la Vierge du Mont Carmel ".
Cet itinéraire si bien organisé me fait penser aux voyages du pape François, quand parfois un vent de liberté l'invite à se faire proche de son peuple.Thérèse comme animée par ce souffle d'audace et de défi puisé au contact de la montagne d'Elie, a voulu elle aussi quitter les sentiers (si bien planifiés) ... C'est grâce à l'intercession de sœur Maïra et de sa communauté de Haïfa que notre Sainte a pu rejoindre ce petit village d'Isfiya où l'attendaient ses sœurs carmélites de Saint Joseph,. "Nous sommes du Carmel Saint Joseph. Protecteur de l'Ordre, Saint Joseph l'est de notre Congrégation à un titre tout spécial. " (R.V III, 37) Nous savons l'amour et la dévotion que Thérèse portaient pour Saint Joseph.
Comme Thérèse reste une femme moderne, sautant 500 ans pour rejoindre notre monde en feu, comme elle le disait à son époque, c'est par les réseaux sociaux que nous avons averti chacun, chacune, pour lui annoncer cette visite inattendue! Et le bâton-relique de Sainte Thérèse arriva chez nous de nuit. Non pour se cacher mais comme son maître sur la route d’Emmaüs, après une longue journée de marche.
Elle était accompagnée par nos frères carmes de Stella Maris et Muhraka et les trois pèlerins espagnols du Chemin de lumière.
Notre communauté a été heureuse de l'accueillir dans notre chapelle pour un temps de rencontre avec notre sœur Ives qui ne pouvait se joindre à nous pour la célébration.
Vers 18h, nous sommes re-partis en procession jusqu'à l'Eglise Saint Charbel où nous attendait Abouna Afif, curé de la paroisse maronite, et les deux communautés chrétiennes de notre village. Un accueil chaleureux, fervent et simple fut réservé au bâton-relique de Sainte Thérèse par une assemblée venue nombreuse (plus de 250 personnes). Nous pouvions deviner le sourire de Sainte Thérèse dans sa rencontre avec Saint Charbel. Ne sont-ils pas tous les deux d'un pays du soleil et des paysages de pierres!
Ce soir-là nous avons profondément ressenties combien nous étions heureuses de vivre dans ce village et touchées des liens et gestes d'amitiés reçus par tous.
La célébration autour du père Patrice malgache, du père Afif et des pères carmes de tous les continents : Mexique, Madagascar, Inde, Europe, a été simple et priante.
Les chants en français étaient animés par père Gérard et la communauté, et en arabe par la petite chorale de la paroisse maronite.
Comme aucun des pères carmes ne parlait arabe, le père Patrice demanda à l'improviste à Lina de présenter l'histoire du bâton et de parler de Sainte Thérèse. Après cette prière d'actions de grâces et de louanges, un autre partage fraternel nous réunissait autour du verre de l'amitié préparé par des amis de la paroisse maronite.
Et puis, il a fallu reprendre la route vers Haïfa avec des au-revoirs émus, pleins de joie et de reconnaissance envers tous ceux qui ont permis ces instants inoubliables pour notre communauté des carmélites d'Isfiya.
Le lendemain soir, la communauté a rejoint nos sœurs carmélites de Haïfa pour une veillée de prière autour du bâton de lumière et en méditant l’Évangile de la Samaritaine.
"Oh! si souvent je songe à cette eau vive dont le Seigneur parlait à la Samaritaine."
L'accueil chaleureux, ouvert de nos soeurs a été un moment de joie ( comme les aimaitThérèse) pour clore ce temps fort vécu ensemble.
Nada te turbe, nada te espante; quien a Dios tiene nada le falta. Nada te turbe, nada te espante. Solo Dios basta.
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