mercredi 25 mars 2015

"Action de grâce et Hospitalité"

 Célébration d’action de grâce et d’hospitalité
Carmel saint Joseph – Josefa



         Discours de sœur Anne-Marie         Prieure générale du Carmel Saint Joseph 

Avec vous, ce soir, il nous est bon, de "se souvenir des merveilles du Seigneur pour nous"(Ps 104, 5a ), dans ce lieu habité du souffle de l’Esprit et de l’histoire du Carmel.
Il y a 60 ans le Carmel Saint Joseph recevait ici la mission d’accueillir un grand nombre de jeunes étudiantes ou jeunes professionnelles pour les accompagner sur leur chemin d’humanité. Une mission qui, durant de longues années, a gardé la communauté dans un dynamisme évangélique de l’accueil et de la diversité, de la fraternité et de l’amour réciproque.
Mais les temps changent, évoluent... et cette mission ne correspondait plus à un besoin.
La communauté a dû se rendre attentive aux appels, aux besoins des hommes de notre temps, tout en cherchant à vivre la dimension prophétique de notre vocation de Carmélites de Saint Joseph.
Or le prophète reçoit de Dieu la capacité de scruter l’histoire dans laquelle il vit, de lire les événements ; il est comme une sentinelle qui veille durant la nuit et sait quand arrive l’aurore... (Is 21, 11-12) Il n’a pas d’autres intérêts que ceux de Dieu et donc des hommes. Il se tient habituellement du côté des pauvres et des sans défenses, des démunis ou des exclus, parce que Dieu est de leur côté.
C’est bien cet appel prophétique qui a conduit le Carmel Saint Joseph à faire aujourd’hui le choix d’un  partenariat avec la Fondation Josefa, grâce à la rencontre, aux échanges et aux liens d’amitié qui se sont tissés avec Gilbert et Annabelle. Et je tiens ce soir à leur manifester ma profonde reconnaissance pour ce chemin de confiance !
L’appel du Pape François aux consacrés vient confirmer ce choix :
« ...Sortir de soi-même, nous dit-il, pour aller aux périphéries existentielles. J’attends de vous, précise-t-il, des gestes concrets d’accueil de réfugiés, de proximité aux pauvres... une adaptation de vos œuvres aux besoins nouveaux.
Car c’est seulement dans cette attention aux besoins du monde et dans la docilité aux impulsions de l’Esprit que notre temps se transforme en un authentique kaïros, c'est-à-dire un temps de Dieu riche de grâces et de transformations. (Lettre apostolique du Pape François à tous les consacrés à l’occasion de l’année de la vie consacrée.)»
Que ce lieu devienne aujourd’hui la Maison Josefa est pour le Carmel Saint Joseph une joie et je dirais même une grâce ; car nous le croyons :
« voici que la vigne sera donnée à Celui qui en fera porter du fruit » ; c’est aujourd’hui toute notre confiance et notre espérance !

Sœur Anne Marie
Carmel Saint Joseph, 6 mars 2015





   Discours de Gilbert Granjon,

co-fondateur et administrateur délégué,co-fondateur et administrateur délégué,

Migration et hospitalité

“J’étais un étranger et vous m’avez accueilli… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ”. Mt 25, 35-36.40.
En cette belle et lumineuse chapelle du Carmel Saint-Joseph, ce soir, qui, plus que Joseph, pouvait nous partager le visage, le regard, de la migration, de nos migrations, cœur de notre histoire humaine ?
Qui, mieux que notre humanité, en sa marche, peut révéler les douleurs et les joies de notre enfantement à une terre éternelle de Paix ?
Qui, mieux que chacun d’entre nous, peut, en son for intérieur, pour soi, pour nous, communauté, pour le monde, pour l’Église, parler de sa migration, qu’elle soit libre ou forcée ?
A cet endroit, Il me semble juste de faire mémoire de celles et de ceux qui ont souffert ou souffrent aujourd’hui d’une migration forcée.
Que dire donc de l’histoire de Joseph, après ce que Monseigneur Jean Kockerols nous en a partagé ? Que guerre et paix habitent notre part d’humanité, humaine trop humaine, que terre d’exil et terre d’hospitalité ne font qu’une, une seule terre dont nous avons la charge de préserver le présent et l’avenir, pour ses hôtes de demain.
Cela étant, pourquoi donc les Carmélites de Saint-Joseph et la Fondation Josefa se sont-elles retrouvées autour de Joseph ?
Et bien sans doute, pour vivre plus en profondeur le Mystère de l’hospitalité ! Cette hospitalité qui nous fait nous rencontrer, de par le monde, et, ce soir, autour de Celui qui nous appelle à Le suivre, à nous mettre en marche ; afin de construire une juste Fraternité, sur les pas d’Abraham, hôte par excellence (Josefa se veut ouverte à tous et toutes, en chemin, culturel ou confessionnel).
Carmel Saint Joseph (une attention aux Thérèse, celle d’Avila et celle de Bruxelles) et Fondation Josefa (une attention à Annabelle et à ses administrateurs, et à son équipe) se tournent vers vous ; puissions-nous, ensemble, faire en sorte que la Maison Josefa ne perde pas la mémoire de sa migration, et de la présence en sa fondation, de son Roc, de Celui que nous célébrons ce soir, par son Eucharistie, Celui qui demeure, pour nous, en son unicité, la Pierre d’angle.
Notre prière, quelle est-elle ? Produire du fruit, ensemble, avec celles et ceux qui nous rejoignent, rejoindront au coeur de la Maison Josefa et que nous soyons ensemble, fidèles à notre humanité hospitalière, tantôt accueillie, tantôt accueillante ; fidèles à notre humanité, en « étrangers et pèlerins sur la terre » (Hb 11, 13), « n’ayant pas ici-bas de cité permanente » (Hb 13, 14), « notre cité se trouvant dans les cieux » (Ph 3, 20).
Josefa, c’est accueillir la richesse de nos vulnérabilités ; c’est, en ce temps de Carême, accueillir nos conversions du regard, sur autrui, sur nous même, et renouveler ainsi notre regard, mon regard, sur celui qui, étranger, s’en vient m’offrir l’exercice de l’hospitalité.
Alors, selon nos prières, ensemble, en saluant le Carmel Saint Joseph, par sa Prieure générale, Anne-Marie, par ses communautés, ici et ailleurs, par sa Prieure, Josiane, à Bruxelles, (en vous souhaitant une paisible migration vers votre nouvelle demeure), en présence de vous, Monseigneur Jean (que nous avions du reste rencontré lors des premiers pas de Josefa, en 2012), avec vous tous, nous nous confions particulièrement à Saint Joseph, afin que le sarment Josefa puisse offrir hospitalité et paix, pain et vin en abondance, à nous tous migrants.
" N’oubliez pas l’hospitalité car, grâce à elle, certains sans le savoir ont accueilli des anges." Hb 13,2

Prière universelle:

En communion avec nos sœurs absentes, Thérèse, Isabelle et Moniek, (ainsi que notre sœur Renée), Seigneur nous te rendons grâce, pour toutes les personnes, qui au fil de ces 60 années, ont habité cette maison à demeure ou en passant et avec lesquelles nous avons parcouru un bout de chemin :
-          Les étudiantes et les jeunes travailleuses
-          La communauté de l’Emmanuel
-          La communauté des spiritains
-          La mission catholique italienne
-          La communauté byzantine
-          L’union des religieuses de Belgique
-          Le mouvement marial
-          Les étudiantes de Lumen vitae
-          Diverses locataires
-          Des personnes en quête d’un lieu de retraite
-          La fraternité carmélitaine
-          Le groupe Osée
-          Ceux et celles qui nous ont rejointes lors des nuits de prière pour les vocations et « d’une année à l’autre dans la prière »
-          Le comité de quartier
-          Les ouvriers et artisans des différents corps de métier qui ont travaillé dans cette maison
-          Nos familles, nos amis
Et chacune des sœurs, Carmélites de St Joseph qui se sont succédées pour faire communauté à Bruxelles.
Envoie Seigneur, sur chacune, sur chacun, ta bénédiction.



Seigneur, nous te rendons grâce pour les chemins croisés du Carmel Saint Joseph et la Fondation Josefa, chemins d’hier et de demain que nous voulons ouverts au souffle de ton Esprit.
Nous Te rendons grâce de nous avoir réunis à Ta suite, au cœur de la mission Josefa.
Que nos libertés assemblées s’offrent à la construction de Ton Royaume.

 L'Église, avec d'autres institutions, invite à se rappeler que la migration est avant tout humaine ; qu'elle soit libre ou contrainte, elle concerne, un homme, une femme, un enfant, une famille, une communauté, religieuse ou non, bref un visage, un regard.
Seigneur, ravive en nous ton amour de Père, source de fraternité vraie, à l’égard de tout homme. 
Refrain : Que tes œuvres…

Suite en images ...




 






























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