C'est avec joie, que les Sœurs du Proche-Orient,
se sont retrouvées à Mechref, autour du Père Fadi Daou
(prêtre maronite, familier de la
communauté et co-fondateur d'Adyan) pour vivre leur temps de retraite communautaire ouverte, comme chaque
année aux Sœurs de Syrie et enrichie cette année par deux Sœurs venues d’Égypte et de Jordanie. La Supérieure des
Sœurs des Saint-Cœur, Mère Daniela, est venue enrichir cette petite fraternité. Nous
étions donc dix-sept. Chaque journée a commencé par la prière (oraison,
laudes et eucharistie) et notre intervenant, cette année le a prêché sur
le thème de la fraternité, avec deux temps de méditation par jour.
Comme nous l'a dit le Père Fadi,en introduction à la retraite, et s'inspirant de la confidence d'une religieuse avancée en âge : "La fraternité, il n'y a que cela qui compte ! ». La fraternité est une aventure, qui nous fait expérimenter que la joie se reçoit d’un Autre qui chemine avec nous et nous appelle à collaborer à son œuvre de création, et qui se nourrit du bonheur des autres.
- NOTRE THÈME: L’hospitalité
La fragilité et l'hospitalité ont été nos deux axes de méditation, éclairés par
les écrits de Christian Salenson « Bouleversante fragilité », les
témoignages du Père Charles de Foucault « frère universel », et du Frère Christian de Chergé ouvert tous deux à la solidarité spirituelle.
La fraternité s’est déclinée au fil des conférences :
Nous sommes parties de « haut » avec l’expérience de la « fraternité universelle » du P. Charles de Foucauld et de la « mystique du vivre ensemble » qui ne craint pas de de se mélanger, de se rencontrer, de se prendre dans les bras, de se soutenir selon le Pape François.
Puis, nous avons médité sur le rapport entre fraternité et chasteté, et les conditions pour vivre les relations fraternelles : la liberté, la différence assumée, le refus de domination, le soutien, la tendresse et la célébration.
La fragilité intrinsèque à la fraternité, parce que relevant de la condition humaine, nous a amené à parler de la souffrance (à travers nos fragilités humaines, physiques et morales), avec une distinction entre les souffrances (physiques ou morales) et le mal. Il y a donc des attitudes très concrètes à tenir personnellement ou en communauté face aux souffrances : l’accueil et le faire place, la compassion et le combat contre, notre capacité à choisir le bien. Le mal, dont Dieu ne peut pas être complice, est toujours à combattre, cet axiome dessinant le beau visage du Dieu de miséricorde (devant lequel la toute-puissance ne tient plus) compatissant et écoutant les souffrances des hommes, jusque celle de son Fils. La kénose et la pauvreté du Christ est notre chemin, nous ne pouvons, comme chrétiens souhaiter un autre sort que celui de notre Maître …Les derniers jours, c’est par l’hospitalité, qui nous appelle très concrètement à rendre nos espaces internes et communautaires toujours plus larges larges et accueillants à l’autre, que nous avons dessiné une fraternité osant la prière commune et la responsabilité du vivre-ensemble.
C’est par la notion de « liberté » que nous avons conclu nos rencontres, cettecapacité de marcher ensemble, avec plus d’espace, plus de médiations, car c’est en préservant la liberté que nous sauvegardons l’amour, la paix et la sainteté. Il ne peut n’y avoir place à la compromission, ni à la domination. dans la fraternité.
- ENVOI : Ensemble
Au cours des méditations bibliques et des homélies quotidiennes, s’est ouverte cette certitude pour nous toutes : d’une proximité et intimité de Dieu cheminant avec nous, et nous appelant au partenariat avec lui et avec tous nos frères. Comme le Père Fadi concluait sa dernière homélie par la douce présence et la fidélité indéfectible de notre Dieu.
« Qu’il soit proche ou loin, que nous soyons proches ou loin de lui, la stabilité nous vient de l’amour éternel du Seigneur et qui jamais n’arrête l’œuvre de ses mains. Il travaille, que nous le voyons ou pas. Nous sommes appelés à la confiance, même lorsque nos mains et nos cœurs fatigués s’arrêtent, lui continue le travail. Tout cela est fondé sur cet amour du Seigneur qui est le Roc qui nous donne d’être debout et ensemble ».
Nous continuons de prier pour notre
Sœur Patricia de Jésus Ressuscité qui s'engagera définitivement au Carmel
Saint-Joseph, le samedi 2 septembre à 16h30 dans notre chapelle de Mechref, accompagnées et soutenues par l’intercession de Sœur Marie-Thérèse qui veille sur nous.
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